Lefranc à Hollywood: entre cinéma et religion

Publié le par labandedessinee.over-blog.com

Les aventures du reporter Lefranc, personnage désormais incontournable du 9ème art, se poursuivent à un rythme soutenu et, tant mieux pour le lecteur, elles ne se ressemblent pas. La précédente aventure, Noël Noir (Régric au dessin et Jacquemart au scénario), avait projeté Lefranc dans les mines de charbon du Nord de la France. Le châtiment,  21ème titre de la série, dessiné par André Taymans et Erwin Drèze sur un scénario de Patrick Delperdange, nouveau venu dans l'univers Martin, s'inscrit complètement en opposition, puisque les nouvelles péripéties de notre reporter à la chevelure blonde abandonnent  l'humidité et l'obscurité des galeries, qui furent le quotidien de nombreux mineurs, pour les projecteurs d'Hollywood et le soleil luisant de la Californie.

 

C'est à la demande d'un ami journaliste que Lefranc s'est rendu aux States pour assister à la cérémonie des Oscars; cérémonie perturbée par l'intervention de membres d'une secte locale manifestant leur hostilité face à la dépravation du monde du cinéma. Les premières planches assez dynamiques placent les éléments du décor, le monde du cinéma avec ses succès stories sur fond de jalousies et autres mesquineries, la religion avec les membres d'une secte prêchant pour le retour à la moralité et aux vieilles traditions. Entre les deux, Lefranc qui s'en serait bien passé, est forcé de reprendre du service; puisque les auteurs ne nous épargnent rien, des courses poursuites vertigineuses, des tentatives d'assassinats, des enlèvements qui nous plongent rapidement dans l'histoire. Lefranc est lui même suivi de près par deux étranges agents qui disent agir sur les ordres d'un boss mystérieux., serait ce le très redouté et redoutable Axel Borg, ennemi légendendaire de Lefranc? Je n'en dirais pas plus...

 

Ce premier essai de Delperdange est réussi, les fausses pistes se succèdent et avec elles de multiples interrogations: qui est le responsable? pour quelles raisons? Les supposés coupables sont nombreux: acteurs déçus par un rôle qui leur a échappé, membres de la secte qui se prennent  pour la main de Dieu, même l'ami de Lefranc à son nom inscrit sur la liste des coupables potentiels, car la recherche du scoop peut aussi révéler bien des démons où l'amitié n'a pas forcément sa place...

 

Du côté du dessin, Taymans se montre égal à lui même, c'est à dire très bon. Les années 50 sont fidèlement reproduits autant pour les voitures (cadillac, Buick, Ford fairlane...), les passionnés de véhicules rétro seront comblés, que pour les décors (Hollywood et ses environs). On sent que la documentation, marque de fabrique de l'école de Bruxelles à laquelle participa Martin, est solide; les repreneurs se montrent ainsi en conformité avec les principes du maître. Seul bémol dans cet éloge, la fin de l'album parait précipité, des cases un peu moins détaillé, un trait légèrement moins assuré comme si les auteurs avaient du accélérer leur rythme de production pour livrer en temps et  en heure leurs planches à l'éditeur.

 

Quoi qu'il en soit, cette aventure reste plus qu'honorable, très distrayante et se lit, si vous me passez l'expression, sur un rythme endiablé...

 

 

Bonne lecture

 

 

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